Le processus d’enrôlement des électeurs se poursuit dans plusieurs provinces de la République démocratique du Congo. Depuis son début, plusieurs défis ont été signalés, plusieurs irrégularités, plusieurs avancées, et des retards récemment signalés par un rapport publié par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Dans ce rapport, la CENI a fait mention du faible taux d’enregistrement des électeurs dans les provinces de l’Est en conflit dont l’Ituri avec 24% et le Nord-Kivu avec 22%. Faible taux d’enrôlement également dans le Bas-Uélé avec 22%, le Sud-Kivu avec 36%, et la Tshopo avec 28%. D’autres provinces ont été signalées, chacune avec sa réalité.
Dans ce contexte de retard par rapport au calendrier électoral, la Commission électorale nationale indépendante a accordé 15 jours supplémentaires pour l’enrôlement des électeurs de la troisième aire constituée des provinces de Bas-Uélé, Haut-Uélé, Ituri, Maniema, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tshopo, et à l’extérieur du pays dont le Canada et les USA.
Par ailleurs, à l’interne, les centres d’enrôlement des électeurs présentent une allure autre que celle à laquelle le commun s’attendait. Plusieurs observateurs parlent du désordre, du monnayage, de l’exclusion des uns au profit des autres, du favoritisme. Bref, une situation qui ne dit pas son nom. D’autres fustigent le comportement de plusieurs gestionnaires des centres d’enrôlement des électeurs qui se sont laissé tomber sous les charmes des passants qui, pressés de se faire enrôler, poussent ces premiers à pécher contre la déontologie du travail.
Dans ce contexte, les politiques trouvent un terrain populaire pour se faire voir d’un plus grand nombre. Ils sont si nombreux à se faire accompagner par leurs supporters le jour de leur enrôlement. Selon nos observateurs, certains politiques ne respectent pas les normes des centres. Ils viennent accompagnés des centaines des suiveurs et veulent tous passer par la porte étroite, forcer l’enrôlement d’une multitude en moins d’une journée, et cela au détriment des populations locales qui, sortis de chez elles à l’aube, suivent la ligne pour espérer obtenir leurs cartes d’électeurs. Dans certains centres d’enrôlement des électeurs, dans la ville de Bukavu, certains politiques ont cassé le verre au refus de faire enrôler leurs supporters.
D’autres, par contre, ont joué à la prudence, se laissant passer seuls sans accompagnement ni folklore pour obtenir leurs cartes d’électeurs. Il s’agit par exemple de Lucien Amani Ngubiri dit TAC, député provincial élu de la province du Sud-Kivu.
De surcroît, Lucien Zihindula, annonce son enrôlement prochain et invite le population à ne pas l’accompagner à la CENI pour y accomplir son devoir civique.
“Je vous invite À NE PAS M’ACCOMPAGNER à la cenirdc pour y accomplir mon devoir civique. Eduquons nos potentiels candidats au RESPECT et à la SOBRIÉTÉ. Mefiez-vous de quelqu’un qui distribue l’argent pour créer du FOLKLORE à la cenirdc quand il s’enrôle.” A-t-il twitté ce dimanche 19 mars.
A entendre mieux ce citoyen de la province du Sud-Kivu, l’une des personnalités les plus influentes de la ville de Bukavu en 2022, plébiscité par le Magazine KIVUCAPACITY, ce message est un signe fort aux hommes politiques qui profitent de cet événement pour traîner derrière eux des populations sensées vaquer à leurs occupations et s’offrir le pain quotidien.
Cito Cibambo Ferdinand